Présentation
AUSTRALIE • NÉE EN 1957
FRAGMENTS DE LA VIE SAUVAGE
Difficile de résumer les quarante années de carrière d’Anne Zahalka en une seule exposition. Cette artiste, dont les travaux sont conservés dans toutes les grandes collections d'Australie telles que l'Australian National Gallery ou la National Gallery of Victoria, s’est imposée dans le paysage artistique australien grâce à ses séries éclectiques allant aussi bien de la nature morte aux portraits hyperréalistes ou encore des scènes du monde sauvage… Selon elle, son travail a principalement pour but d’explorer les stéréotypes culturels pour pouvoir ensuite les remettre en question avec humour. Elle sait faire siennes les questions liées à l’identité, au sentiment d’appartenance, à la perte et à la réflexion sur le temps qui passe. Ici, c’est son approche du monde naturel qui est mise en perspective.
Dans sa dernière production Future Past Present Tense, par exemple, elle repense les dioramas : ces peintures panoramiques sur toile, présentées le plus souvent dans des salles obscures afin de donner l’illusion, grâce à des jeux de lumière, de la réalité et du mouvement. Cette exposition muséale a été construite en trois dimensions avec des animaux empaillés et des plantes artificielles créées au premier plan. Ces objets que l’on trouve le plus souvent dans des vieux musées, Anne Zahalka les dépoussière en y incluant les fabricants originaux de ces dioramas : les scientifiques, les illustrateurs et les artisans qui les manufacturent. Au gré de sa créativité, s’inspirant à la fois des naturalistes d’antan comme des artistes de fiction, elle utilise également la photographie pour alerter sur les bouleversements affligeant les écosystèmes tasmaniens et le rôle des humains dans la dégradation, ou la préservation, de cet environnement : les animaux qu’elle met en lumière sont menacés par l’urbanisation, par les méfaits du climat, par notre propre folie.
Dans ces images, exposées pour la première fois en France, Anne Zahalka n’a de cesse de manipuler et exploiter le passé pour mieux comprendre le présent et ainsi permettre, peut-être, d’anticiper le futur. Comme une manière de nous inviter à réfléchir sur les façons dont nous interagissons avec le monde – et à celui que nous laisserons aux générations qui viennent après nous.
RUE LA FAYETTE