Présentation
Bryan et Cherry Alexander : Bryan et Cherry Alexander ont commencé à voyager en arctique en 1971. En travaillant dans des conditions extrêmes, parfois jusqu’à -50°C, Bryan et Cherry réussissent à ramener des images à couper le souffle – comme cette photo d’un nuage Asparatus, en 2008, qui sera publiée dans le National Geographic.
Dans un paysage boréal de glaciers, de fjords et de forêts primitives vivent les Saamis (ou Lapons), dernier peuple autochtone d'Europe. Les Saami comme tous les autres peuples indigènes de l'Arctique sont les premières victimes des changements climatiques. Le rapport ACIA (Arctic climate impact assessment) fait désormais entendre leur voix. Leurs témoignages sont pris en compte et ils font l'objet avec d'autres peuples de l'Artique de recherches dans le cadre de l'année polaire. La planète prend conscience, par les récits de ces témoins directs, de l'impact réel que les changements climatiques induisent sur leurs modes de vie. De plus, au fur et à mesure des contacts effectués par les Occidentaux et les Russes avec les populations de l'Arctique, celles-ci ont vu leur organisation bouleversée. Progressive ou brutale, la sédentarisation est allée de pair avec l'occidentalisation ou la russification des modes de vie. Cependant, la fin du 20e siècle a vu émerger les revendications des communautés arctiques les plus nombreuses et les mieux organisées qui font valoir leurs droits à contrôler la gestion de leur territoire. Territoire qui s'étend au Nord du cercle polaire arctique, sur quatre États : la Suède, la Norvège, la Finlande et la Russie. Vaste territoire qui regorge de richesses naturelles (fer, cuivre, nickel,...). Au cours de leur histoire, les Saamis ont souffert des changements de frontières en Scandinavie et ont été instrumentalisés pour servir les stratégies nationales. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, les populations saamies décident de prendre leur destin en main. Après des décennies de manifestations et d'actions en justice, des parlements sont institués dans les trois pays nordiques à population saamie : en Finlande, en Norvège et enfin en Suède.
Ces Parlements (sàmeting) ont avant tout un pouvoir consultatif. Anciens chasseurs-pêcheurs, les Saamis sont devenus des éleveurs de rennes, sous la pression des politiques d'assimilation menées par les différents pouvoirs nordiques. Cependant, nombre d'entre eux ont adapté leur traditionnel mode de vie nomade à cette activité, déplaçant leurs tentes (lavvu) au gré des migrations de rennes.
Mais les changements climatiques affectent désormais profondément ses habitudes. Ils ne peuvent que constater que leurs bêtes, qui habituellement broutent le lichenen creusant dans la neige, se heurtent désormais à des couches de glace qui se forment suite aux pluies apparaissant lors de périodes de redoux. Ces transhumances à travers plaines et forêts de bouleaux sont souvent sources de frictions et de procès avec les agriculteurs suédois notamment, qui voient parfois leurs exploitations dévastées par les rennes, tandis que les éleveurs de rennes invoquent eux leur droit de pâture immémorial. Pour résoudre de tels conflits, les Saamis ont entrepris de cartographier et de démarquer une partie importante de leur territoire traditionnel. Territoire qui attire la convoitise des différents acteurs économiques et gouvernementaux qui souhaitent en exploiter les ressources naturelles.
En Finlande, les forêts des territoires saamis sont soumises à d'importantes coupes forestières, avec l'aval du gouvernement. Cette diminution des forêts a un impact direct sur leurs activités. Les forêts de conifères, riches en lichens, offrent en effet la seule nourriture disponible en hiver pour les troupeaux. Aussi les Saamis réclament-ils la protection des zones forestières nécessaires au maintien de leur mode de vie ainsi qu'une prise en compte des répercussions sur celle-ci dû au réchauffement climatique. Plus inattendu, un soudain manque de vocabulaire se fait sentir, une incapacité à communiquer ce qu'on voit, ce qu'on vit. Des phénomènes jusque-là inconnus apparaissent, les éclairs et le tonnerre par exemple. Des espèces jusque-là cantonnées dans les régions tempérées s'installent à présent dans le Grand Nord. Les peuples de l'Arctique se retrouvent bouche bée... face à l'arrivée de guêpes ! Comment désigner ces insectes, comment les appeler quand on n'en a jamais vu ?
C'est cela aussi, le réchauffement global de la Terre. Mais tandis que les gouvernements tergiversent, le point de non-retour est très proche pour ces peuples déjà fragilisés par l'histoire et par les grands bouleversements écologiques.
Dans un paysage boréal de glaciers, de fjords et de forêts primitives vivent les Saamis (ou Lapons), dernier peuple autochtone d'Europe. Les Saami comme tous les autres peuples indigènes de l'Arctique sont les premières victimes des changements climatiques. Le rapport ACIA (Arctic climate impact assessment) fait désormais entendre leur voix. Leurs témoignages sont pris en compte et ils font l'objet avec d'autres peuples de l'Artique de recherches dans le cadre de l'année polaire. La planète prend conscience, par les récits de ces témoins directs, de l'impact réel que les changements climatiques induisent sur leurs modes de vie. De plus, au fur et à mesure des contacts effectués par les Occidentaux et les Russes avec les populations de l'Arctique, celles-ci ont vu leur organisation bouleversée. Progressive ou brutale, la sédentarisation est allée de pair avec l'occidentalisation ou la russification des modes de vie. Cependant, la fin du 20e siècle a vu émerger les revendications des communautés arctiques les plus nombreuses et les mieux organisées qui font valoir leurs droits à contrôler la gestion de leur territoire. Territoire qui s'étend au Nord du cercle polaire arctique, sur quatre États : la Suède, la Norvège, la Finlande et la Russie. Vaste territoire qui regorge de richesses naturelles (fer, cuivre, nickel,...). Au cours de leur histoire, les Saamis ont souffert des changements de frontières en Scandinavie et ont été instrumentalisés pour servir les stratégies nationales. Dans la deuxième moitié du XXe siècle, les populations saamies décident de prendre leur destin en main. Après des décennies de manifestations et d'actions en justice, des parlements sont institués dans les trois pays nordiques à population saamie : en Finlande, en Norvège et enfin en Suède.
Ces Parlements (sàmeting) ont avant tout un pouvoir consultatif. Anciens chasseurs-pêcheurs, les Saamis sont devenus des éleveurs de rennes, sous la pression des politiques d'assimilation menées par les différents pouvoirs nordiques. Cependant, nombre d'entre eux ont adapté leur traditionnel mode de vie nomade à cette activité, déplaçant leurs tentes (lavvu) au gré des migrations de rennes.
Mais les changements climatiques affectent désormais profondément ses habitudes. Ils ne peuvent que constater que leurs bêtes, qui habituellement broutent le lichenen creusant dans la neige, se heurtent désormais à des couches de glace qui se forment suite aux pluies apparaissant lors de périodes de redoux. Ces transhumances à travers plaines et forêts de bouleaux sont souvent sources de frictions et de procès avec les agriculteurs suédois notamment, qui voient parfois leurs exploitations dévastées par les rennes, tandis que les éleveurs de rennes invoquent eux leur droit de pâture immémorial. Pour résoudre de tels conflits, les Saamis ont entrepris de cartographier et de démarquer une partie importante de leur territoire traditionnel. Territoire qui attire la convoitise des différents acteurs économiques et gouvernementaux qui souhaitent en exploiter les ressources naturelles.
En Finlande, les forêts des territoires saamis sont soumises à d'importantes coupes forestières, avec l'aval du gouvernement. Cette diminution des forêts a un impact direct sur leurs activités. Les forêts de conifères, riches en lichens, offrent en effet la seule nourriture disponible en hiver pour les troupeaux. Aussi les Saamis réclament-ils la protection des zones forestières nécessaires au maintien de leur mode de vie ainsi qu'une prise en compte des répercussions sur celle-ci dû au réchauffement climatique. Plus inattendu, un soudain manque de vocabulaire se fait sentir, une incapacité à communiquer ce qu'on voit, ce qu'on vit. Des phénomènes jusque-là inconnus apparaissent, les éclairs et le tonnerre par exemple. Des espèces jusque-là cantonnées dans les régions tempérées s'installent à présent dans le Grand Nord. Les peuples de l'Arctique se retrouvent bouche bée... face à l'arrivée de guêpes ! Comment désigner ces insectes, comment les appeler quand on n'en a jamais vu ?
C'est cela aussi, le réchauffement global de la Terre. Mais tandis que les gouvernements tergiversent, le point de non-retour est très proche pour ces peuples déjà fragilisés par l'histoire et par les grands bouleversements écologiques.