Présentation

Photographe freelance, Eric Tourneret parcourt le monde depuis 20 ans pour la presse magazine. L’un de ses reportages les plus remarqués est son travail sur les abeilles, débuté en 2004. Le succès de l’exposition le pousse à poursuivre sa démarche. Ce projet donnera naissance à deux ouvrages, dont le dernier est paru en 2009.

"Les droits de l'humanité cessent au moment où leur exercice met en péril l'existence d'autres espèces. Pour la raison très simple que la disparition d'une espèce quelconque creuse un vide, irréparable à notre échelle, dans le système de la création." Lévi-Strauss

Abeilles et fleurs sont indissociables. Leurs liens bénéfiques mutuels sont au cœur de l'évolution, de la diversité des espèces que l'on connaît aujourd'hui. Depuis le paléolithique et dans toutes les cultures du monde, l'homme s'est intéressé à l'abeille et à son nectar, paré de vertus divines mais également son premier médicament. Et, depuis Darwin et la découverte de la pollinisation, on sait la contribution essentielle des abeilles aux écosystèmes naturels et à l'agriculture. Pourtant depuis vingt ans, ces insectes pollinisateurs disparaissent partout sur la planète, bien que l'abeille ait été sacrée sentinelle de l'environnement pour sa sensibilité aux toxiques. Les maux sont assez identiques à ceux qui déciment les peuples autochtones. La croissance démographique, la mondialisation et la prédation de l'homme sur son milieu en sont les causes principales. Le tout aggravé par les effets associés : déforestations, changements climatiques, pollutions chimiques, monoculture, OGM, propagation de virus et parasites. Pourtant, ces insectes ailés rendent un service gratuit à l'humanité, leur apport annuel à l'économie mondiale étant évalué à 153 milliards d'euros. Les photographies du projet « Cueilleurs de miel » composent un manifeste pour la préservation des abeilles et d'une profession, l'apiculture, en offrant un regard sur des modes de vie ancestraux en voie de disparition.