Présentation
ÉTATS-UNIS • NÉ EN 1938
À TRAVERS LES VILLES
Une ville, pour nous Européens, c’est surtout un passé. Mais pour les Américains, c’est d’abord un avenir. Ce qu’ils aiment en elle, c’est tout ce qu’elle n’est pas encore, et tout ce qu’elle peut être. C’est ainsi que Jean-Paul Sartre décrivait la cité américaine au milieu du XXe siècle. Ces cités d’avenir, à la grammaire urbaine si particulière et reconnaissable, symbolisent pour notre inconscient collectif le progrès de l’Occident, la société de consommation et le rêve américain.
Né dans la plus emblématique city de la planète, New York, Joel Meyerowitz est un pionnier de ce que l’on appelle la « photographie de rue ». Il débute sa carrière dans les années 1960 après avoir étudié la peinture. Inspiré par un autre géant de la photo américaine, Robert Frank, il réalise ses premières séries en noir et blanc dans le sillage de son maître avant d’être l’un des pionniers du film couleur qu’il adopte définitivement en 1976, « car la vie est en couleurs », s’amuse-t-il à préciser. Un choix qui le sépare de beaucoup d’autres artistes boudant cette nouvelle écriture photographique, mais qui participera au succès de son œuvre.
Plus qu’une simple rétrospective, cette exposition se veut comme un voyage à travers l’évolution et la diversification des villes des États-Unis qu’il a pu traverser au cours de sa vie. De la tranquillité vespérale dorant le panneau d’un diner au bord d’une route jusqu’à un carrefour fourmillant d’effervescence à l’heure de pointe à New York, en passant par le faste des piscines floridiennes, chaque image participe à créer cette grande fresque où se dessine l’âme d’un pays et de son peuple. Joel Meyerowitz observe, compose, joue avec les détails, sublime le quotidien. Une immersion dans ces rues droites où la lumière danse sur les façades d’immeubles touchant le ciel. Et où les passants deviennent malgré eux les figurants de ce grand film qu’on appelle l’Amérique.
PRAIRIE
Exposition réalisée en collaboration avec la galerie Polka, à Paris.
Remerciements à Dimitri Beck et Adélie de Ipanema.
Scénographie réalisée grâce au soutien de Woodstone.