Présentation
Depuis 1975, l’Argentin Leopoldo Plentz se consacre en grande partie à la photographie d’auteur ou documentaire. Il recevra le prix Marc Ferrez en 1984. En 2010, dans le cadre du Festival de la Lumière à Buenos Aires , Leopoldo a présenté son exposition sur les déchets, Choses Inutiles.
Dans cette rue, il y avait un arbre qui m’accompagnait, de saison en saison. C’était un jacaranda qui, au printemps, étendait un tapis de lilas aux passants. Un jour, dans cette rue quotidienne de ma vie, le jacaranda n’était plus là. Rien que sa cicatrice. C’est une immense douleur que je ressens, chaque fois que je me retrouve devant ce qui reste d’un arbre. Je songe toujours au long temps nécessaire pour atteindre cette dimension et aux quelques minutes pour être abattu. Les motifs qui conduisent à cette violence sont parfois nobles : l’arbre était malade et pourrait tomber sur les gens ; ses racines nuisaient à notre eau canalisée ; ses branches rivalisaient avec les fils électriques ; ou, encore, pour faire passer une avenue de plus. Peu importe, pour moi, cela est toujours incompréhensible. C’est le sentiment que la vie gêne le trafic, la promenade publique, qu’elle salit les trottoirs. La vie incommode.
Dans cette rue, il y avait un arbre qui m’accompagnait, de saison en saison. C’était un jacaranda qui, au printemps, étendait un tapis de lilas aux passants. Un jour, dans cette rue quotidienne de ma vie, le jacaranda n’était plus là. Rien que sa cicatrice. C’est une immense douleur que je ressens, chaque fois que je me retrouve devant ce qui reste d’un arbre. Je songe toujours au long temps nécessaire pour atteindre cette dimension et aux quelques minutes pour être abattu. Les motifs qui conduisent à cette violence sont parfois nobles : l’arbre était malade et pourrait tomber sur les gens ; ses racines nuisaient à notre eau canalisée ; ses branches rivalisaient avec les fils électriques ; ou, encore, pour faire passer une avenue de plus. Peu importe, pour moi, cela est toujours incompréhensible. C’est le sentiment que la vie gêne le trafic, la promenade publique, qu’elle salit les trottoirs. La vie incommode.