Présentation

« J’ai toujours été sensible à la beauté du monde plutôt qu’à la violence et aux monstres. La vie serait si triste si nous ne rêvions pas de la changer ! Il y a différentes façons de voir. J’ai la mienne. Pour moi, regarder et photographier une scène de rue ou un paysage de brume est un peu comme écouter de la musique. Cela m’aide à vivre. D’où mon obsession : photographier le plus intensément possible la vie la plus intense. Et si le goût de la vie diminue, les photos pâlissent parce que photographier, c’est savourer la vie au 1/125 de seconde.»

Ces quelques mots résument à eux seuls la philosophie de Marc Riboud, un voyageur infatigable que le monde continue d’étonner. Un homme qui aime l’aventure, adore la fantaisie, traque l’imprévisible, et témoigne depuis soixante ans des soubresauts de l’Histoire en conservant une belle indépendance devant les idéologies. Sa première photo publiée dans Life, celle du « peintre de la Tour Eiffel», est l’une de ses plus célèbres. Et il y en aura des milliers d’autres. Marc Riboud, né en 1923, ami d’Henri Cartier-Bresson, a rejoint l’agence Magnum en 1953 avec pour parrain, Robert Capa. Depuis, ses photos de la Chine maoïste ou des pacifistes américains ont fait le tour du monde. Mais Riboud n’aime pas le terme de photoreporter, lui préférant celui de photographe, même s’il assiste à l’indépendance de l’Algérie, s’il couvre l’enterrement de Nehru en Inde ou mai 68 à Paris.

Reste qu’au travers de ses pérégrinations, des ruines d’Angkor jusqu’à son propre jardin des bords de Loire, en passant par les terres africaines, ce globe-trotter humaniste a pris plaisir à immortaliser les arbres du monde dans leur éternité, dans leur intemporalité, comme des témoins muets des bouleversements de notre époque. Une exposition pour mieux redécouvrir l’oeuvre de l’un des plus grands photographes contemporains.
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