Présentation
ÉTATS-UNIS • NÉ EN 1956
DANS L'OEIL DU CYCLONE
Lorsqu’il voit une tornade, l’Homme, normalement constitué, a pour réflexe de prendre ses jambes à son cou. Ou alors de s’enfermer dans sa cave. Mitch Dobrowner, lui, fonce droit sur elle. Là où ses collègues photographes animaliers traquent les oiseaux et les mammifères, lui préfère la compagnie des vortex, des supercellules orageuses et autre genre de tempête. « Elles prennent tellement d’aspects, de personnalités et de visages différents que je suis fasciné », explique celui qui a découvert la photographie à l’adolescence, mais qui a posé ses boîtiers, jusqu’en 2005, poussé par sa famille. « C’est observer ce que Mère Nature fait de mieux. Tout ce que j’essaye de faire, c’est de rendre justice à la beauté de ces événements ».
Une passion qui n’est pas sans danger. Mitch Dobrowner sait qu’il ne faut pas s’approcher trop près de ces tourbillons mais c’est en étant le plus près possible qu’il réussit à mieux les comprendre, et à les connaître. En 2010, dans le Wyoming, une tempête de grêle s’abat sur lui. « Je courais après elle, mais elle a fait demi-tour et c’est finalement elle qui s’est mise à me chasser. » Un incident qui ne l’a pas découragé puisqu’il continue de traquer sans relâche les orages et les intempéries les plus violentes possibles depuis bientôt deux décennies. « Je dois juste être au bon moment, au bon endroit, et parfois la nature me fait un beau cadeau », raconte celui qui a été mis à l’honneur par Google pour son utilisation de leur technologie dans ses quêtes météorologiques.
Son utilisation systématique du noir et blanc, pour faire ressortir les aspérités de ces tempêtes, lui vient de son admiration pour Ansel Adams – un autre maître de la photographie du paysage américain. Une démarche qui lui a valu d’être récompensé par l’Iris d’Or aux Sony World Photography Awards en 2012. Malgré ce succès et la réputation qui l’accompagne, Mitch Dobrowner refuse d’être appelé un « storm chaser », un homme qui chasse les tempêtes : « Je n’aime pas mettre les individus dans des cases. Je suis un photographe de paysage avant tout. »
JARDIN DU RELAIS POSTAL