Présentation
AUSTRALIE • NÉE EN 1976
À LA RECHERCHE D'UN ÉDEN
En 2020, pour les Australiens, l’épidémie de Covid-19 venait s’ajouter à un autre traumatisme : celui des terribles feux de brousse du « Black Summer ». Comme beaucoup, la vie de Tamara Dean est alors transformée, bouleversée, interrompue. Pour échapper aux angoisses de cette période troublée, cette artiste, performeuse et photographe, a décidé de créer une série de clichés dans des jardins en utilisant son corps comme le « point lumineux » de ces paysages. « J’ai dû plonger mon corps dans l'eau glaciale », raconte Tamara Dean. « Je me suis enterrée dans des crevasses terreuses, j'ai enveloppé mon corps avec des fleurs… Et avec les abeilles qui vont avec ! » À la fin de chaque journée, son corps ressortait plein de bleus, d’égratignures et de morsures. Mais ces expériences la revigoraient d’une sensation physique ; celle, intime et puissante, d’être en vie. « Cette silhouette que vous voyez dans ces scènes, ce n’est pas seulement moi, mais la femme que je voudrais être. Celle qui peut bondir dans les airs, voler sur la cime des forêts et escalader les arbres. »
Tamara Dean a fait de sa signature un style où le corps est utilisé comme symbole. Comme un outil employé pour briser les barrières séparant l’humanité de sa responsabilité envers la planète. Une motivation qu’elle puise dans sa petite enfance, passée à proximité d’une réserve naturelle où elle a développé un amour profond pour la brousse australienne. En montrant les êtres humains au centre de ces fresques sauvages, elle les ramène à leur condition première : celle d’animaux au sens d’espèce vivante sur une planète et partie intégrante d’un écosystème sensible. « En en prenant conscience, nous pouvons commencer à nous voir comme faisant partie de quelque chose de plus grand, et non plus comme le centre de l’univers. »
JARDIN DES MARAIS