Présentation
FRANCE • NÉE EN 1978
TERRA NULLIUS
Cette expression latine désigne une Terre sans maître, une terre vide. Le principe de terra nullius apparaît lors de la colonisation de l'Australie par les Britanniques, afin de légitimer l'invasion de cette île-continent, considérant les Indigènes comme étant une race inférieure vouée à devenir une infime partie de la population, voire à disparaître. Le 28 avril 1770, l'explorateur britannique James Cook refuse de reconnaître les populations autochtones. Deux siècles plus tard, en 1992, une bataille judiciaire pour la reconnaissance des droits fonciers aborigènes amène la Haute Cour d'Australie à prononcer un jugement historique estimant que le pays n'a jamais été terra nullius et invalide ce principe, avec un effet rétroactif.
Aujourd’hui, l'Australie compte plus de 25 millions d'habitants. La forte majorité se trouve sur les côtes, dans des grandes villes comme la capitale Canberra, Sydney ou Melbourne. Près de 10 % occupent le cœur du pays : le Bush et l'Outback, couvrant plus des deux tiers du territoire. Viviane Dalles, photographe française récompensée par le Prix Canon de la femme photojournaliste, a voulu comprendre comment vivent les rares habitants de ces contrées désertes, et a passé plusieurs mois dans cette immensité sauvage.
Cette histoire se déroule, pour l'essentiel, dans l'État du Territoire du Nord. Là où le temps et les distances s'étirent comme l'horizon. Quelques villes y subsistent, comme Alice Springs, aux portes de la Terre rouge. Mais Viviane Dalles les laisse derrière elle pour s'enfoncer sur les routes poussiéreuses, là où la vie prend une toute autre dimension. Vivre dans une vaste ferme, dont le domaine peut atteindre la taille d’un département français, exige une autonomie et une force mentale hors du commun. Ici, loin de tout, les enfants ne vont pas à l’école, mais l’école vient à eux via internet et Skype. C’est une immensité rugueuse et magnifique, violente et lumineuse. Une hostilité qui se laisse apprivoiser… si on veut bien en prendre le temps.
JARDIN SAINT-VINCENT