Type d'exposition
Photographe
Description (formaté)

France • Né en 1968

Alien Love

Ancien directeur artistique dans la publicité, Sacha Goldberger reprend des études de photographie aux Gobelins en 2008 et change de carrière. Depuis, il crée de longues et ambitieuses séries photographiques pour lesquelles il met en œuvre des moyens logistiques et techniques dignes de productions cinématographiques. Pour l’une de ses dernières œuvres, métaphore d’une terre ravagée par ses habitants à la recherche d’une planète salvatrice, rassemblée dans l’ouvrage éponyme Alien Love, il a invité l’auteur et réalisateur Alexandre Jardin à écrire la préface qui résume les facéties de l’artiste :

« Les normaux m’effraient, ils tolèrent la réalité. La dinguerie de Sacha Goldberger m’apaise. Il conteste au réel le droit d’avoir le dernier mot. En apparence, Sacha est photographe. En vrai, il est contre la vie dépoétisée. Contre toutes les formes perfides de limitations. Contre l’impoésie. Contre la non introduction de la liberté dans les champs visuels. Alors cela donne des photographies hallucinées qui ont le grain du réel, l’odeur des vrais motels, la nonchalance des véritables extra-terrestres en goguette. […] Pourquoi ça me touche le cœur ? Parce que j’asphyxie dans l’excès de réalité. Comme vous sans doute, je suis à la peine dans un monde qui refuse obstinément d’intégrer assez de poésie pour devenir respirable. 

Alors, quand un athlète du beau se met en quatre pour gommer l’imbécile frontière songe-réalité, j’ai envie de l’embrasser. Quand il congédie la morneté du réel pour l’acoquiner avec le songe, je me dis que Goldberger est un bienfaisant, un de ces hommes qui soulagent les pauvres humains emprisonnés dans la platitude. Sa lumière murmure aussi que nous ne sommes pas obligés de subir celle du métro, du bar-tabac du coin ou de votre belle-mère qui assaisonne son intérieur de néons. On a le droit de se prélasser dans la beauté épatante, d’ondoyer dans la nostalgie radieuse des fifties. Voilà, c’est dit. Cet insoumis-né a raison de se poiler si joliment, de s’échapper du fade et prendre au sérieux Roswell ! Au diable les normaux et les obéissants ! »

LE GRAND CHÊNE

Exposition imprimée grâce au soutien et à l'expertise de PICTO

Remerciements à la Galerie XII à Paris.