États-Unis • Né en 1955
50 ans de photographie
Il est cruel de toujours les rassembler ; mais il est impossible de vouloir les séparer. Dans la galaxie du photojournalisme, David et Peter Turnley sont deux étoiles d’un même système solaire. Jumeaux nés dans l’Indiana aux États-Unis, ils ont embrassé la carrière de photographe au même moment, en 1973, en travaillant ensemble, à tout juste 17 ans, sur la même rue : McClellan Street, l’une des artères les plus pauvres de leur ville natale de Fort Wayne.
Depuis, les deux hommes ont chacun fait leur propre chemin en se séparant et en se retrouvant parfois au même endroit – comme début mars 2022, après l’invasion russe en Ukraine. Deux carrières exceptionnelles, auréolées des prix les plus prestigieux et des dizaines de reportages remarquables publiés dans les journaux du monde entier. Avec dans leurs regards, cette même empathie pour celles et ceux qu’ils ont côtoyés. La Gacilly ne pouvait que rendre hommage à ces maîtres de la photographie qui célèbrent, cette année, un demi-siècle au chevet de l’humanité et au service de la photographie.
Au plus profond des âmes
Pour sa couverture des grands événements de la fin du XXe siècle, David Turnley aura remporté le prix le plus prestigieux du monde du journalisme : un Pulitzer, en 1990. Mais vous ne verrez pas, ici, ces images grandioses dignes d’illustrer les pages des livres d’Histoire. C’est une autre facette du talent de David, que nous explorons ici.
D’abord, avec ce travail exceptionnel, Anna and Flander, réalisé sur deux ans entre 1978 et 1980, dans une ferme près de Détroit dans le Michigan. Le photographe a suivi, avec une infinie tendresse, un vieux couple de paysans, les Hamlin, dans leur vie quotidienne, documentant la routine et les vicissitudes de la vie de fermier dans l’Amérique rurale de cette époque charnière.
Et puis, avec une série intimiste sur Paris et ses habitants. À l’instar de son frère jumeau, David est tombé amoureux de notre capitale, il y a bien longtemps, et y réside désormais. Peut-être, est-ce parce qu’il est américain, ou qu’il possède un regard inlassablement curieux, mais, après toutes ces années, il n’a jamais cessé de photographier les Parisiens et les Parisiennes comme quelqu’un qui viendrait de découvrir la ville. Au fil de ses déambulations, dans les rues, les parcs et aux terrasses, en été comme en hiver, avant, pendant et après la Covid, il compose comme un gigantesque annuaire photographique de la plus belle ville du monde et des âmes qui la peuplent.
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