Présentation
Brésil • Né en 1944
Amazônia
L'Amazonie a été surnommée pendant des siècles "l'enfer vert", jungle impénétrable et détrempée qui n'offrait au visiteur que des dangers. Ceux qui y ont survécu sont devenus célèbres à travers leurs récits. Mais de nombreuses expéditions, surtout celles qui espéraient trouver de l'or dans la mythique cité perdue d'Eldorado, ne sont jamais revenues. Aujourd'hui, la forêt pluviale bénéficie d'une image plus inoffensive, voire romantique, celle d'un "paradis vert", mais plus fréquemment d'un patrimoine naturel hors du commun, avec l'un des plus fortes concentrations de la planète en espèces botaniques, parmi lesquelles 16 000 essences d'arbres et d'innombrables plantes aux vertus médicinales remarquables.
En outre, cette densité végétale sans équivalent lui permet d'absorber les gaz à effet de serre et de rejeter de l'oxygène. Elle offre aussi un refuge traditionnellement sûr à des centaines de tribus indigènes dont certaines n'ont jamais eu de contact avec le monde extérieur. Séjourner dans cette forêt, surtout au sein de communautés autochtones, c'est la découvrir encore sous un autre jour. D'abord, la végétation est omniprésente dans le sous-bois : leurs branches s'entremêlent avec celles de leurs congénères et offrent dans les airs un terrain de jeu aux 15 espèces de singes qui peuplent la forêt.
Les tribus indigènes, qui ont un talent extraordinaire pour se déplacer dans le sous-bois, peuvent marcher plusieurs jours d'affilée et dormir en forêt pour rendre visite à des parents dans un village éloigné. Sur le fleuve Amazone, les bateaux font office de bus, mais pour remonter un affluent secondaire, il faut souvent emprunter une pirogue à moteur capable de franchir les rapides. Voyager à travers la forêt pluviale, c'est une aventure exaltante et un privilège, mais c'est aussi un défi, toujours.
Exposition conçue par Lélia Wanick Salgado et réalisée en collaboration avec le Studio Sebastião Salgado.
LABYRINTHE VÉGÉTAL
© Sebastião Salgado