Présentation

Australie • Née en 1962

Métamorphoses

Karl Lagerfeld disait qu’elle parvenait à montrer la beauté là où la beauté était terriblement absente. Vee Speers est surtout l’une de ces photographes dont on reconnaît une œuvre à 50 mètres. Née en Australie et vivant à Paris, elle s’est imposée depuis plusieurs décennies dans le monde de l’art avec des dizaines d’expositions à travers le monde et des œuvres acquises par certaines des collections publiques et privées les plus prestigieuses. Mais elle a aussi sa carte de membre dans le club très sélect des (très) grands portraitistes – un art souvent galvaudé, qu’elle manie avec un brio et une minutie mettant en orchestre un univers dont elle seule a la clef.

La sélection exposée cette année à La Gacilly, issue de quatre de ses précédentes séries, explore sa réflexion sur le corps féminin : son évolution, sa renaissance parfois, et surtout son rapport avec le monde naturel. La féminité n’est pas un thème nouveau chez Vee Speers qui, dès le début des années 2000, en faisait le fil rouge de son œuvre avec sa remarquable monographie Bordello - travail fondateur de sa grande carrière. D’un noir et blanc charbonneux où le flou composait et décomposait ses sujets, l’artiste a mué vers un autre style où des symboles intemporels forgent des histoires puissantes et évocatrices sur les femmes.

N’ayant jamais peur de repousser les limites, elle nous emmène dans un voyage émotionnel avec des portraits étroitement associés aux forces de la nature, au carrefour de la nostalgie et du contemporain ; avec ces teintes fanées, surannées presque, qui marquent le passage du temps comme une sorte d’illusion suspendue dans les souvenirs d’un événement dramatique. Un drame au milieu duquel l’espoir renaît, comme un phœnix de ses cendres. Comme des éternelles métamorphoses.

LE BOUT DU PONT

Remerciements à la Galerie XII à Paris

Vee Speers

Exposition