Presentation
Si « les paysages parlent la même langue »*, pas les photographes. Même si, de temps en temps, ils parlent de la même chose, chacun d’eux en parle différemment. Les photographes remarquent, conçoivent, observent les choses, et montrent le résultat de leurs observations sous forme de photographies, ici en l’occurrence, de
paysage. Ils choisissent parmi les modes d’expression selon leur propre manière de voir. Ils montrent des choses vues, mais en même temps, ils dévoilent leurs impressions, leurs sentiments, leurs pensées, tout ce qu’ils ont cherché et trouvé dans le sujet représenté.
Un panorama d’oeuvres de styles différents donne toujours une nouvelle qualité particulière et unique à voir, qui n’existe que dans le contexte donné – c’est ainsi que les différentes approches photographiques se complètent et se renforcent.
Gábor Kerekes, en alliant l’objectivité des sciences à la méthode intuitive née de l’attrait de l’esprit humain vers l’inconnu, introduit le spectateur à une expérience quasi scientifique tout en lui offrant toutes les émotions de cette aventure. Les photographies de Balázs Telek représentent un monde « naturel », construit à l’échelle
humaine, dans lequel les détails forment un ensemble par les lois strictes de la géométrie. Péter Korniss nous emmène dans l’univers de gens vivant et respirant avec le paysage, qui en comprennent et parlent la langue.
Dans cet univers où le « chez soi » signifie tout, jusqu’au village voisin, là où les gens se considèrent faisant partie de la nature et du paysage. Tibor Gyenis quant à lui, se représente en tant que partie de la nature, du paysage.
Par sa présence il crée l’unité qu’il ne trouve pas toute faite dans le monde qui l’entoure. Il remplit cette lacune de manière directe dans ses oeuvres, construisant une nouvelle base pour la réflexion. István Soltész suggère la « présence » dans le paysage ; ses images évoquent les relations existantes entre les objets « artificiels » et la nature, qui peuvent coexister en parfaite harmonie. Les plus heureux peuvent se sentir comme « chez soi » dans les paysages magiques trouvés dans notre monde réel par Zsuzsanna Kemenesi, et chacun peut retrouver sa propre « Infranésia », son paysage imaginaire. A travers les compositions merveilleuses de Gabriella Cseh, qui embrassent souvent de très larges perspectives, le spectateur aura un rapport aussi intime que celui de l’auteur avec les éléments de la nature.
Observant les photos documentaires de Zoltán Molnár, on fera partie de ses moments éternels qui sont toujours présents dans le cours des événements, mais, enfermés dans l’image, ils touchent les limites de l’incroyable.
Le paysage peut être aussi objet de méditation, comme dans la série aux tons sombres presque noirs de Barna Illés. D’une richesse cachée, ses photographies rehaussées de mine de plomb, nécessitent une contemplation silencieuse. Et le paysage peut être mille autres choses encore... Car le paysage n’existe jamais en soi, il n’y a que « des paysages ». L’ensemble des forêts, des plaines, des montagnes, des mers, des lignes d’horizon, des cieux sont autant d’éléments où chacun ajoute tout ce qu’il voudrait y trouver et y vivre.
Les artistes hongrois sélectionnés pour cette exposition montrent leurs paysages trouvés dans différents recoins de la planète , mais aussi dans leurs paysages intérieurs. Où qu’ils soient, leur intériorité entre toujours en dialogue avec la réalité. Et que puisse continuer ce dialogue pour ceux qui découvriront cette exposition.
Gabriella Csizek. Commissaire. Maison Mai Manó, Budapest.
* (Wim Wenders : Lisbonne Story, film germano-portugais, 1994)
paysage. Ils choisissent parmi les modes d’expression selon leur propre manière de voir. Ils montrent des choses vues, mais en même temps, ils dévoilent leurs impressions, leurs sentiments, leurs pensées, tout ce qu’ils ont cherché et trouvé dans le sujet représenté.
Un panorama d’oeuvres de styles différents donne toujours une nouvelle qualité particulière et unique à voir, qui n’existe que dans le contexte donné – c’est ainsi que les différentes approches photographiques se complètent et se renforcent.
Gábor Kerekes, en alliant l’objectivité des sciences à la méthode intuitive née de l’attrait de l’esprit humain vers l’inconnu, introduit le spectateur à une expérience quasi scientifique tout en lui offrant toutes les émotions de cette aventure. Les photographies de Balázs Telek représentent un monde « naturel », construit à l’échelle
humaine, dans lequel les détails forment un ensemble par les lois strictes de la géométrie. Péter Korniss nous emmène dans l’univers de gens vivant et respirant avec le paysage, qui en comprennent et parlent la langue.
Dans cet univers où le « chez soi » signifie tout, jusqu’au village voisin, là où les gens se considèrent faisant partie de la nature et du paysage. Tibor Gyenis quant à lui, se représente en tant que partie de la nature, du paysage.
Par sa présence il crée l’unité qu’il ne trouve pas toute faite dans le monde qui l’entoure. Il remplit cette lacune de manière directe dans ses oeuvres, construisant une nouvelle base pour la réflexion. István Soltész suggère la « présence » dans le paysage ; ses images évoquent les relations existantes entre les objets « artificiels » et la nature, qui peuvent coexister en parfaite harmonie. Les plus heureux peuvent se sentir comme « chez soi » dans les paysages magiques trouvés dans notre monde réel par Zsuzsanna Kemenesi, et chacun peut retrouver sa propre « Infranésia », son paysage imaginaire. A travers les compositions merveilleuses de Gabriella Cseh, qui embrassent souvent de très larges perspectives, le spectateur aura un rapport aussi intime que celui de l’auteur avec les éléments de la nature.
Observant les photos documentaires de Zoltán Molnár, on fera partie de ses moments éternels qui sont toujours présents dans le cours des événements, mais, enfermés dans l’image, ils touchent les limites de l’incroyable.
Le paysage peut être aussi objet de méditation, comme dans la série aux tons sombres presque noirs de Barna Illés. D’une richesse cachée, ses photographies rehaussées de mine de plomb, nécessitent une contemplation silencieuse. Et le paysage peut être mille autres choses encore... Car le paysage n’existe jamais en soi, il n’y a que « des paysages ». L’ensemble des forêts, des plaines, des montagnes, des mers, des lignes d’horizon, des cieux sont autant d’éléments où chacun ajoute tout ce qu’il voudrait y trouver et y vivre.
Les artistes hongrois sélectionnés pour cette exposition montrent leurs paysages trouvés dans différents recoins de la planète , mais aussi dans leurs paysages intérieurs. Où qu’ils soient, leur intériorité entre toujours en dialogue avec la réalité. Et que puisse continuer ce dialogue pour ceux qui découvriront cette exposition.
Gabriella Csizek. Commissaire. Maison Mai Manó, Budapest.
* (Wim Wenders : Lisbonne Story, film germano-portugais, 1994)