Brésil
Dans le Brésil de Jair Bolsonaro, les peuples autochtones ont du mal à se faire entendre pour défendre leurs terres d’Amazonie. La tâche s’annonçait ardue dans un pays où les indigènes ne représentent que 0,5% de la population (environ 900 000 habitants) et sont peu représentés dans les cercles du pouvoir à Brasilia. Pour tenter de changer la donne, près de 300 leaders indigènes se sont réunis en janvier 2020 au cœur de la forêt, dans l’État du Mato Grosso : à l’heure où le monde se préoccupe du Poumon Vert de l’Humanité en proie à de terribles incendies, ils savent désormais que le temps de leur survie est compté. Basé à Rio de Janeiro, Carl de Souza a suivi, depuis de longs mois, la révolte de ces communautés qui refusent de mourir.
Un combat commun pour la Planète - Pour cette édition 2020, le Festival Photo La Gacilly et l’AFP ont décidé de s'associer pour mettre en lumière le travail de trois photographes de l’AFP travaillant en Amérique latine sur cette thématique qui nous est chère : celle du lien unissant l’Homme à la Terre.
Exposition produite grâce au soutien et à l'expertise des laboratoires Initial Labo.
La révolte des indiens d'Amazonie
Brésil - Né en 1980Dans le Brésil de Jair Bolsonaro, les peuples autochtones ont du mal à se faire entendre pour défendre leurs terres d’Amazonie. La tâche s’annonçait ardue dans un pays où les indigènes ne représentent que 0,5% de la population (environ 900 000 habitants) et sont peu représentés dans les cercles du pouvoir à Brasilia. Pour tenter de changer la donne, près de 300 leaders indigènes se sont réunis en janvier 2020 au cœur de la forêt, dans l’État du Mato Grosso : à l’heure où le monde se préoccupe du Poumon Vert de l’Humanité en proie à de terribles incendies, ils savent désormais que le temps de leur survie est compté. Basé à Rio de Janeiro, Carl de Souza a suivi, depuis de longs mois, la révolte de ces communautés qui refusent de mourir.
Un combat commun pour la Planète - Pour cette édition 2020, le Festival Photo La Gacilly et l’AFP ont décidé de s'associer pour mettre en lumière le travail de trois photographes de l’AFP travaillant en Amérique latine sur cette thématique qui nous est chère : celle du lien unissant l’Homme à la Terre.
Exposition produite grâce au soutien et à l'expertise des laboratoires Initial Labo.
Mexique
Basé à Mexico, tout auréolé d’un World Press Photo en 2019 pour ce cliché d’un groupe de migrants latino-américains escaladant le mur dressé entre le Mexique et les États-Unis, Pedro Pardo n’en finit pas de documenter un pays meurtri qui s’enfonce chaque jour un peu plus dans la violence. Ses photographies font la une des journaux et dévoilent une réalité implacable, déchirante, qui doit nous interroger sur le monde que nous façonnons. Des enfants prennent les armes pour protéger leur terre, des villageois créent leur propre milice d’auto-défense contre les cartels de la drogue, ou des cohortes de déshérités bravent l’exode et cherchent une éclaircie dans le nord de l’Amérique. « J’ai toujours pensé que le journalisme pouvait transformer la communauté », prévient Pardo. On comprend mieux ce qui lui donne la force de continuer à exercer son métier.
Un combat commun pour la Planète - Pour cette édition 2020, le Festival Photo La Gacilly et l’AFP ont décidé de s'associer pour mettre en lumière le travail de trois photographes de l’AFP travaillant en Amérique latine sur cette thématique qui nous est chère : celle du lien unissant l’Homme à la Terre.
Exposition produite grâce au soutien et à l'expertise des laboratoires Initial Labo.
Sombres horizons
Mexique - Né en 1974Basé à Mexico, tout auréolé d’un World Press Photo en 2019 pour ce cliché d’un groupe de migrants latino-américains escaladant le mur dressé entre le Mexique et les États-Unis, Pedro Pardo n’en finit pas de documenter un pays meurtri qui s’enfonce chaque jour un peu plus dans la violence. Ses photographies font la une des journaux et dévoilent une réalité implacable, déchirante, qui doit nous interroger sur le monde que nous façonnons. Des enfants prennent les armes pour protéger leur terre, des villageois créent leur propre milice d’auto-défense contre les cartels de la drogue, ou des cohortes de déshérités bravent l’exode et cherchent une éclaircie dans le nord de l’Amérique. « J’ai toujours pensé que le journalisme pouvait transformer la communauté », prévient Pardo. On comprend mieux ce qui lui donne la force de continuer à exercer son métier.
Un combat commun pour la Planète - Pour cette édition 2020, le Festival Photo La Gacilly et l’AFP ont décidé de s'associer pour mettre en lumière le travail de trois photographes de l’AFP travaillant en Amérique latine sur cette thématique qui nous est chère : celle du lien unissant l’Homme à la Terre.
Exposition produite grâce au soutien et à l'expertise des laboratoires Initial Labo.
Chili
Vus du ciel, ce sont de petits lacs turquoise ou émeraude qui scintillent au nord du Chili. Mais si l’on regarde de plus près, il s’agit en fait de déchets toxiques de cuivre, des résidus de l’activité minière se déversant dans les eaux. Plus loin, dans la région de Tarapacá, les usines de salpêtre de Humberstone gisent à l’abandon, témoins fantômes d’un ancien site de traitement de nitrate de potassium. En 2019, le Chili, en proie à une sécheresse prolongée depuis dix ans, devait organiser la COP 25, mais la crise sociale et les mouvements de contestation qui le traversent l’ont contraint à y renoncer. Le pays sait aujourd’hui qu’il risque l’asphyxie s’il continue de consommer intensivement ses ressources. Martin Bernetti dirige le bureau photo de l’AFP à Santiago. Il dresse l’inventaire environnemental d’un pays conscient de son patrimoine naturel, décidé à devenir le nouvel Eldorado des énergies vertes.
Un combat commun pour la Planète - Pour cette édition 2020, le Festival Photo La Gacilly et l’AFP ont décidé de s'associer pour mettre en lumière le travail de trois photographes de l’AFP travaillant en Amérique latine sur cette thématique qui nous est chère : celle du lien unissant l’Homme à la Terre.
Exposition produite grâce au soutien et à l'expertise des laboratoires Initial Labo.
Urgence
Chili - Né en 1968Vus du ciel, ce sont de petits lacs turquoise ou émeraude qui scintillent au nord du Chili. Mais si l’on regarde de plus près, il s’agit en fait de déchets toxiques de cuivre, des résidus de l’activité minière se déversant dans les eaux. Plus loin, dans la région de Tarapacá, les usines de salpêtre de Humberstone gisent à l’abandon, témoins fantômes d’un ancien site de traitement de nitrate de potassium. En 2019, le Chili, en proie à une sécheresse prolongée depuis dix ans, devait organiser la COP 25, mais la crise sociale et les mouvements de contestation qui le traversent l’ont contraint à y renoncer. Le pays sait aujourd’hui qu’il risque l’asphyxie s’il continue de consommer intensivement ses ressources. Martin Bernetti dirige le bureau photo de l’AFP à Santiago. Il dresse l’inventaire environnemental d’un pays conscient de son patrimoine naturel, décidé à devenir le nouvel Eldorado des énergies vertes.
Un combat commun pour la Planète - Pour cette édition 2020, le Festival Photo La Gacilly et l’AFP ont décidé de s'associer pour mettre en lumière le travail de trois photographes de l’AFP travaillant en Amérique latine sur cette thématique qui nous est chère : celle du lien unissant l’Homme à la Terre.
Exposition produite grâce au soutien et à l'expertise des laboratoires Initial Labo.
Chili
Dompter l’indomptable, aux confins de la Patagonie : une aventure digne d’un roman. Pour ce faire, le photographe Tomás Munita s’est embarqué aux côtés d’une troupe de gauchos, ces cow-boys du Chili en quête de bétail, dans leur traque des bagualeros, du nom des taureaux qu’ils partent chercher dans les steppes et les montagnes de Sutherland, au sud du pays. Accompagné d’une vingtaine de chevaux et d’autant de chiens, dans le vent des plaines et le froid de la Terre de Feu, Munita a documenté le style de vie ancestral de ces familles. Pour maîtriser ces animaux, originairement domestiques, retournés à l’état sauvage, les gauchos refusent d’utiliser les moyens modernes et risquent leur vie en les affrontant au corps à corps. Des images qui semblent venir d’une autre époque, comme des réminiscences d’un monde sauvage de plus en plus étouffé par la globalisation et l’agriculture de masse.
Exposition imprimée grâce au soutien et à l’expertise de CEWE.
Les cow-boys de Patagonie
Chili - Né en 1975Dompter l’indomptable, aux confins de la Patagonie : une aventure digne d’un roman. Pour ce faire, le photographe Tomás Munita s’est embarqué aux côtés d’une troupe de gauchos, ces cow-boys du Chili en quête de bétail, dans leur traque des bagualeros, du nom des taureaux qu’ils partent chercher dans les steppes et les montagnes de Sutherland, au sud du pays. Accompagné d’une vingtaine de chevaux et d’autant de chiens, dans le vent des plaines et le froid de la Terre de Feu, Munita a documenté le style de vie ancestral de ces familles. Pour maîtriser ces animaux, originairement domestiques, retournés à l’état sauvage, les gauchos refusent d’utiliser les moyens modernes et risquent leur vie en les affrontant au corps à corps. Des images qui semblent venir d’une autre époque, comme des réminiscences d’un monde sauvage de plus en plus étouffé par la globalisation et l’agriculture de masse.
Exposition imprimée grâce au soutien et à l’expertise de CEWE.
Équateur
Habitué à voir ses clichés publiés dans le prestigieux magazine américain National Geographic, Pablo Corral Vega, maître de la photographie couleur, n'a jamais oublié la mission qu'il s'est fixée en intégrant la profession : « J'ai toujours voulu être un témoin du monde, de sa diversité, de ses beautés. Ce qui me correspond, par nature, est de relater la culture, la vie quotidienne, l'Humain dans sa condition la plus simple et la plus noble ». Comme le jeune andin qui, dès l'âge de cinq ans allait à la pêche, parfois avec son père, et toujours avec son appareil photo ; le photographe équatorien est reparti à la découverte de la cordillère des Andes qui s’envole vers le ciel dans une chaîne de 8 500 kilomètres. Ainsi, depuis la Patagonie jusqu’aux Caraïbes, la colonne vertébrale déchiquetée de l'Amérique du Sud, relie les pays et les cultures. Rédigées par le Prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa, les légendes qui accompagnent les photos de cette exposition ne sont pas des descriptions objectives. Ce sont des fictions, des inventions de l’esprit inspirées par ces images envoûtantes : « Ces photographies nous présentent des êtres alourdis par l'oppression des siècles, des gens qui ont été exploités puis oubliés, des gens condamnés à vivre dans des conditions précaires et la conscience constante de la mort. Et pourtant, rien n'a atténué leur joie de vivre. »
Le chant des Andes
Équateur - Né en 1966Habitué à voir ses clichés publiés dans le prestigieux magazine américain National Geographic, Pablo Corral Vega, maître de la photographie couleur, n'a jamais oublié la mission qu'il s'est fixée en intégrant la profession : « J'ai toujours voulu être un témoin du monde, de sa diversité, de ses beautés. Ce qui me correspond, par nature, est de relater la culture, la vie quotidienne, l'Humain dans sa condition la plus simple et la plus noble ». Comme le jeune andin qui, dès l'âge de cinq ans allait à la pêche, parfois avec son père, et toujours avec son appareil photo ; le photographe équatorien est reparti à la découverte de la cordillère des Andes qui s’envole vers le ciel dans une chaîne de 8 500 kilomètres. Ainsi, depuis la Patagonie jusqu’aux Caraïbes, la colonne vertébrale déchiquetée de l'Amérique du Sud, relie les pays et les cultures. Rédigées par le Prix Nobel de littérature Mario Vargas Llosa, les légendes qui accompagnent les photos de cette exposition ne sont pas des descriptions objectives. Ce sont des fictions, des inventions de l’esprit inspirées par ces images envoûtantes : « Ces photographies nous présentent des êtres alourdis par l'oppression des siècles, des gens qui ont été exploités puis oubliés, des gens condamnés à vivre dans des conditions précaires et la conscience constante de la mort. Et pourtant, rien n'a atténué leur joie de vivre. »
Brésil
L’été dernier, les images de l’Amazonie ravagée par des feux gigantesques ont défrayé la chronique et ému le monde entier durant de longues semaines. Photojournaliste, Carolina Arantes, née au Brésil et résidant en France, ne pouvait rester indifférente au drame qui se jouait dans son propre pays. La photographe a choisi de se rendre plusieurs semaines à Altamira, au cœur de l’État du Parà, épicentre de ces incendies où la forêt amazonienne est la victime de ses richesses si convoitées. Depuis quelques années, de grandes entreprises et des fermiers très puissants s’accaparent ses ressources au mépris de l’environnement et des communautés indigènes. L’élection de Bolsonaro à la présidence n’a fait qu’envenimer la situation : au Brésil, en un an, la déforestation a doublé, ravageant 10 000 km2 de terres. Altamira est la ville de toutes les démesures, une sorte de nouveau Far West attirant tous les aventuriers depuis la construction du méga-barrage de Belo Monte qui a englouti 50 000 hectares de forêt primaire. Carolina Arantes nous livre le spectacle désolant d’un paradis sacrifié. Ses images sans artifice sont au plus près des arbres abimés par les flammes, des chercheurs d’or, des paysans avides de nouveaux pâturages pour des troupeaux de bovins toujours plus nombreux, mais aussi des Indiens spoliés de leurs terres.
La Ruée vers l'or vert
Brésil - Née en 1980L’été dernier, les images de l’Amazonie ravagée par des feux gigantesques ont défrayé la chronique et ému le monde entier durant de longues semaines. Photojournaliste, Carolina Arantes, née au Brésil et résidant en France, ne pouvait rester indifférente au drame qui se jouait dans son propre pays. La photographe a choisi de se rendre plusieurs semaines à Altamira, au cœur de l’État du Parà, épicentre de ces incendies où la forêt amazonienne est la victime de ses richesses si convoitées. Depuis quelques années, de grandes entreprises et des fermiers très puissants s’accaparent ses ressources au mépris de l’environnement et des communautés indigènes. L’élection de Bolsonaro à la présidence n’a fait qu’envenimer la situation : au Brésil, en un an, la déforestation a doublé, ravageant 10 000 km2 de terres. Altamira est la ville de toutes les démesures, une sorte de nouveau Far West attirant tous les aventuriers depuis la construction du méga-barrage de Belo Monte qui a englouti 50 000 hectares de forêt primaire. Carolina Arantes nous livre le spectacle désolant d’un paradis sacrifié. Ses images sans artifice sont au plus près des arbres abimés par les flammes, des chercheurs d’or, des paysans avides de nouveaux pâturages pour des troupeaux de bovins toujours plus nombreux, mais aussi des Indiens spoliés de leurs terres.
Brésil
Vertigineuses images que celles de ce photographe brésilien. Fort heureusement, la plupart ne sont pas réelles. Comme celle, étourdissante, d’un tarmac imaginaire où les 250 avions forment un impossible entrelacs de carlingues qui laisse présager, peut-être, un futur cauchemardesque. 800 heures de travail auront été nécessaires à la création de ce cliché. L’auteur, fasciné par les chiffres délirants de notre monde ultra-moderne, s’emploie à les illustrer. Dans la même série Collectives, une photo de 50 000 voitures alignées ébahit celui qui la contemple... alors qu’elle ne représente, finalement, qu’un petit pourcent des 5 millions de véhicules recensés à São Paulo, la ville natale de l’artiste. Amoureux de la photographie aérienne, explorant cet univers industriel jusqu’à l’outrance, Vasconcellos aime brouiller les pistes et les styles. En confrontation avec cette vision apocalyptique d’un monde dominé par la machine, il nous oppose cette série, Un voyage pittoresque au travers du Brésil. Cet ensemble aux couleurs monochromes sur la forêt primitive brésilienne rend hommage à son arrière-arrière-grand-père, botaniste du 19e siècle qui accompagna les expéditions de l'explorateur Ludwig Riedel. Inspirés des gravures réalisées dans les années 1820 par le comte de Clarac, archéologue et savant français, ces visuels nous plongent instantanément dans un espace naturel d’un autre temps, comme pour témoigner de son extinction en cours.
Au-delà du réel
Brésil - Né en 1965Vertigineuses images que celles de ce photographe brésilien. Fort heureusement, la plupart ne sont pas réelles. Comme celle, étourdissante, d’un tarmac imaginaire où les 250 avions forment un impossible entrelacs de carlingues qui laisse présager, peut-être, un futur cauchemardesque. 800 heures de travail auront été nécessaires à la création de ce cliché. L’auteur, fasciné par les chiffres délirants de notre monde ultra-moderne, s’emploie à les illustrer. Dans la même série Collectives, une photo de 50 000 voitures alignées ébahit celui qui la contemple... alors qu’elle ne représente, finalement, qu’un petit pourcent des 5 millions de véhicules recensés à São Paulo, la ville natale de l’artiste. Amoureux de la photographie aérienne, explorant cet univers industriel jusqu’à l’outrance, Vasconcellos aime brouiller les pistes et les styles. En confrontation avec cette vision apocalyptique d’un monde dominé par la machine, il nous oppose cette série, Un voyage pittoresque au travers du Brésil. Cet ensemble aux couleurs monochromes sur la forêt primitive brésilienne rend hommage à son arrière-arrière-grand-père, botaniste du 19e siècle qui accompagna les expéditions de l'explorateur Ludwig Riedel. Inspirés des gravures réalisées dans les années 1820 par le comte de Clarac, archéologue et savant français, ces visuels nous plongent instantanément dans un espace naturel d’un autre temps, comme pour témoigner de son extinction en cours.
Brésil
Récompensée par un prix au World Press Photo de 2019, la jeune photographe brésilienne Luisa Dörr s’illustre depuis plusieurs années déjà par sa grande maîtrise du portrait et des couleurs. Composée principalement de deux séries différentes, cette exposition explore d’abord l’univers des Flying Cholitas, ces femmes boliviennes qui s’emparent des codes du monde très masculin de la lutte pour promouvoir l’émancipation des femmes dans leur communauté. La photographe nous emmène aussi en Espagne, avec sa série Falleras, pendant les Fallas de Valence, où des femmes préparent leurs robes et costumes toute l’année pour déambuler dans les rues jalonnées de sculptures géantes en papier mâché. Deux histoires où les traditions se heurtent, ou épousent la modernité. Luisa Dörr appartient à cette jeune génération de photographes qui revendiquent la présence des femmes sur le devant de la scène, multipliant les portraits de ses contemporaines, explorant les bas-fonds des favellas comme le mode de vie de la grande bourgeoisie, donnant à chaque fois à ses sujets la dignité de leur condition.
Mulheres
Brésil - Née en 1988Récompensée par un prix au World Press Photo de 2019, la jeune photographe brésilienne Luisa Dörr s’illustre depuis plusieurs années déjà par sa grande maîtrise du portrait et des couleurs. Composée principalement de deux séries différentes, cette exposition explore d’abord l’univers des Flying Cholitas, ces femmes boliviennes qui s’emparent des codes du monde très masculin de la lutte pour promouvoir l’émancipation des femmes dans leur communauté. La photographe nous emmène aussi en Espagne, avec sa série Falleras, pendant les Fallas de Valence, où des femmes préparent leurs robes et costumes toute l’année pour déambuler dans les rues jalonnées de sculptures géantes en papier mâché. Deux histoires où les traditions se heurtent, ou épousent la modernité. Luisa Dörr appartient à cette jeune génération de photographes qui revendiquent la présence des femmes sur le devant de la scène, multipliant les portraits de ses contemporaines, explorant les bas-fonds des favellas comme le mode de vie de la grande bourgeoisie, donnant à chaque fois à ses sujets la dignité de leur condition.
Argentine
Ses couleurs évoquent évidemment Martin Parr, son humour rappelle aussi celui de Peter Dench et ses images ne sont pas sans invoquer les codes d’Andy Warhol. Marcos López, grand nom de la photographie argentine, embrassera ce métier après la Coupe du monde de 1978 où il côtoie les photographes réunis pour couvrir l’événement. Connu pour sa série Pop Latino, ses photos se composent comme des tableaux où s’entrechoquent pop culture, culture américaine et clichés (dans tous les sens du terme) de l’Amérique latine. Bien loin de ses premiers travaux en noir et blanc publiés dans un livre en 1993, il illustre ici sa conception originale et surréaliste du monde qui l’entoure ; une critique amusée et cinglante de notre société de consommation et de notre époque moderne. « J’aime exagérer », aime répéter Marcos López, à la fois provocateur et observateur, mélangeant volontairement le profane et le sacré, revisitant à sa façon, dans un kitsch décapant, les grands tableaux religieux dans une société sud-américaine si empreinte de dévotion.
Pop Latino
Argentine - Né en 1958Ses couleurs évoquent évidemment Martin Parr, son humour rappelle aussi celui de Peter Dench et ses images ne sont pas sans invoquer les codes d’Andy Warhol. Marcos López, grand nom de la photographie argentine, embrassera ce métier après la Coupe du monde de 1978 où il côtoie les photographes réunis pour couvrir l’événement. Connu pour sa série Pop Latino, ses photos se composent comme des tableaux où s’entrechoquent pop culture, culture américaine et clichés (dans tous les sens du terme) de l’Amérique latine. Bien loin de ses premiers travaux en noir et blanc publiés dans un livre en 1993, il illustre ici sa conception originale et surréaliste du monde qui l’entoure ; une critique amusée et cinglante de notre société de consommation et de notre époque moderne. « J’aime exagérer », aime répéter Marcos López, à la fois provocateur et observateur, mélangeant volontairement le profane et le sacré, revisitant à sa façon, dans un kitsch décapant, les grands tableaux religieux dans une société sud-américaine si empreinte de dévotion.
Brésil
« La première fois que je vis la mine de Serra Pelada, je restai sans voix. Devant moi s’ouvrait une immense fosse de presque deux cents mètres de diamètre pour une profondeur identique, où grouillaient des dizaines de milliers d’hommes à peine vêtus, dont la moitié montait de lourds sacs de terre sur de fragiles échelles en bois, les autres dévalant les pentes boueuses pour rejoindre le gouffre. Ils cherchaient de l’or. » Un spectacle dantesque que Sebastião Salgado découvre en ce mois de septembre 1986. Le photographe brésilien travaille à cette époque sur La Main de l’Homme, une grande fresque sur la fin de la révolution industrielle qui l’emmènera des aciéries d’Union soviétique aux plantations de la Réunion. Au-delà de la rudesse des conditions de vie du monde ouvrier ou paysan, il cherche à montrer la grandeur de l’Homme au travail. Il restera 35 jours dans cette mine à ciel ouvert où les conditions sont terribles et les accidents quotidiens. Il en ressort des images d’une effrayante beauté, celles de ces colonnes de fourmis humaines fouillant la terre à la recherche d’un filon, de ces amas de corps et de matière, ou encore des regards fous de ces malheureux, les pieds nus dans des ruisseaux d’immondices et de mercure. Plus de 30 ans plus tard, Salgado a revisité cette œuvre, éditant en 2019 un somptueux livre sobrement intitulé Gold. Cette exposition dévoilera au grand public des clichés obsédants, hypnotiques, de cet enfer aujourd’hui fermé.
Gold
Brésil - Né en 1944« La première fois que je vis la mine de Serra Pelada, je restai sans voix. Devant moi s’ouvrait une immense fosse de presque deux cents mètres de diamètre pour une profondeur identique, où grouillaient des dizaines de milliers d’hommes à peine vêtus, dont la moitié montait de lourds sacs de terre sur de fragiles échelles en bois, les autres dévalant les pentes boueuses pour rejoindre le gouffre. Ils cherchaient de l’or. » Un spectacle dantesque que Sebastião Salgado découvre en ce mois de septembre 1986. Le photographe brésilien travaille à cette époque sur La Main de l’Homme, une grande fresque sur la fin de la révolution industrielle qui l’emmènera des aciéries d’Union soviétique aux plantations de la Réunion. Au-delà de la rudesse des conditions de vie du monde ouvrier ou paysan, il cherche à montrer la grandeur de l’Homme au travail. Il restera 35 jours dans cette mine à ciel ouvert où les conditions sont terribles et les accidents quotidiens. Il en ressort des images d’une effrayante beauté, celles de ces colonnes de fourmis humaines fouillant la terre à la recherche d’un filon, de ces amas de corps et de matière, ou encore des regards fous de ces malheureux, les pieds nus dans des ruisseaux d’immondices et de mercure. Plus de 30 ans plus tard, Salgado a revisité cette œuvre, éditant en 2019 un somptueux livre sobrement intitulé Gold. Cette exposition dévoilera au grand public des clichés obsédants, hypnotiques, de cet enfer aujourd’hui fermé.
Équateur
Il est l’un des plus importants photographes équatoriens. Pourtant, jusqu’à récemment, ses clichés n’avaient jamais été exhumés - la société conservatrice préférant que son œuvre disparaisse. Issu d’une famille aisée, Emmanuel Honorato Vázquez est rebelle, iconoclaste et anticlérical, bohême et épicurien. Mort prématurément, cet écrivain et photographe résolument moderne, aura marqué sans le savoir l’histoire de son pays. Grâce au travail acharné d’un archiviste, Patricio Tipan Lucero, et au concours du gouvernement de la municipalité de Quito, un livre rassemblant ses images a pu voir le jour en 2018. « La plus grande qualité du travail d’Honorato est sans aucun doute la profondeur de ses portraits, sa capacité à pénétrer la vie de ses modèles », écrit Pablo Corral Vega, photographe équatorien également exposé au Festival Photo La Gacilly. Pour la première fois en Europe, nous pourrons découvrir la force créatrice de cet immense artiste sur cette période historique au cours de laquelle l’Amérique latine s’éveille doucement au tourbillon de la modernité. Il nous montre une société stratifiée, complexe et profondément inégale, mais riche en traditions, en coutumes et en célébrations rituelles... dont certaines n’ont pas su résister à l’épreuve du temps.
L'oeil oublié des années 20
Équateur / 1893-1924Il est l’un des plus importants photographes équatoriens. Pourtant, jusqu’à récemment, ses clichés n’avaient jamais été exhumés - la société conservatrice préférant que son œuvre disparaisse. Issu d’une famille aisée, Emmanuel Honorato Vázquez est rebelle, iconoclaste et anticlérical, bohême et épicurien. Mort prématurément, cet écrivain et photographe résolument moderne, aura marqué sans le savoir l’histoire de son pays. Grâce au travail acharné d’un archiviste, Patricio Tipan Lucero, et au concours du gouvernement de la municipalité de Quito, un livre rassemblant ses images a pu voir le jour en 2018. « La plus grande qualité du travail d’Honorato est sans aucun doute la profondeur de ses portraits, sa capacité à pénétrer la vie de ses modèles », écrit Pablo Corral Vega, photographe équatorien également exposé au Festival Photo La Gacilly. Pour la première fois en Europe, nous pourrons découvrir la force créatrice de cet immense artiste sur cette période historique au cours de laquelle l’Amérique latine s’éveille doucement au tourbillon de la modernité. Il nous montre une société stratifiée, complexe et profondément inégale, mais riche en traditions, en coutumes et en célébrations rituelles... dont certaines n’ont pas su résister à l’épreuve du temps.