Presentation

Né à New York en 1961, David Maisel réside et travaille depuis 1993 à San Francisco. Diplômé en art et design des universités de Princeton et Harvard, ses photographies ont intégré les collections des musées les plus prestigieux comme le MOMA à New York, la Fondation J.Paul Getty, ou le Victoria et Albert Museum de Londres.

Au premier abord, en les observant de loin, on croirait apercevoir des tableaux de Zao Wou-Ki ou de Mark Rothko. Puis, en s’approchant peu à peu, on découvre des mines à ciel ouvert, des eaux usées d’usines, des forêts abattues, une urbanisation rampante. Enigmatiques, sublimes et inquiétantes, les photographies si colorées de David Maisel livrent alors les mystères d’une terre souillée par la main de l’homme. L’auteur avoue une « fascination pour la destruction du paysage, à la fois en terme de beauté formelle et de politique environnementale. » Plus proche du land art que de la photographie documentaire, cet adepte de Robert Smithson, le précurseur de l’art minimal, transforme en œuvres fascinantes la dégradation de la nature et l’activité industrielle des Etats-Unis, captivant par exemple la beauté inquiétante du Great Salt Lake (Utah), dont les incroyables couleurs résultent d’une forte concentration d’éléments organiques et de déchets toxiques. Des images toutes en ambivalence : magnifiques au
regard, mais terrifiantes dans leur contenu, tant la surexploitation des sols, par l’extraction des minerais, la récupération d’eau ou les essais militaires, a des conséquences irréversibles pour notre milieu naturel. Et, parce que ces sites sont souvent éloignés et inaccessibles, Maisel réalise ses prises de vue à plus de 13 000 mètres d’altitude, permettant ainsi à ses photographies de révéler l’évidence de ces ravages que nous, humains, avons volontairement provoqué, fragilisant à jamais la terre sur laquelle nous vivons.