Presentation
Sarah Moon, née en 1941 en France occupée, grandit en Angleterre, devient modèle avant de se lancer dans la photographie en 1970. Ses premières photographies, dans l’univers de la mode, reçoivent très rapidement un accueil positif. Elle navigue ainsi de marques prestigieuses en magazines de renommée internationale avant de se lancer dans un projet plus intime, plus personnel. L’importance de la mise en scène, de la fiction mais aussi les procédés techniques utilisés, ancrent son oeuvre dans une dimension artistique qui évoque la solitude, l’enfance, la féminité, l’imaginaire, la mélancolie. Elle expose ses clichés, notamment lors d’expositions personnelles, à travers le monde : à Paris (Jeu de Paume, Maison Européenne de la Photographie, Muséum national d’Histoire naturelle...), aux Rencontres de la Photographie à Arles, à San Francisco, Tokyo, Londres, Moscou... Elle publie plusieurs monographies et reçoit de nombreuses distinctions : le DADA d’or et d’argent (New York, 1972), le Lion d’or, Films publicitaires (Cannes, 1986-1987), le Grand Prix national de la Photographie (Paris, 1995), le Lucy Award (New York, 2006)...
C’est au printemps que Sarah Moon a choisi de présenter «L’arrière-saison», une série de photographies de fleurs et de fruits, entre citations à l’histoire de la peinture et hymne à la nature. En couleurs et en grands formats, dans un traitement à l’effet pictural, avec en embuscade cette phrase de Victor Hugo qu’elle aime à citer «la forme c’est le fond qui remonte à la surface», cette exposition évoque d’emblée la nature morte, les portraits d’Arcimboldo et la beauté mélancolique des fleurs comme des robes, des oiseaux ou des papillons. Les fleurs y sont tout à la fois fragiles, atteintes d’éphémère et pourtant monumentales, par l’effet de leur format ; les fruits, tout à la fois charnus et gourmands, ne laissent aucune place au blanc et par leur agencement, font deviner des visages, à moins que ce ne soient d’étranges oiseaux, fantasmagoriques, inquiétants, même. Ainsi, en tentant d’échapper à l’ordre des choses, Sarah Moon nous entraîne dans son trouble entre le chant des fleurs et le velours des fruits, entre le vibrato des couleurs et l’incertitude des contours, entre ce que l’on reconnaît et ce qui est au-delà des apparences, entre mimesis et symbolique. Comme si le dessein de l’artiste était l’émotion poétique qu’elle a entrevue dans cette hésitation entre beauté et tragique, où l’inquiétant côtoie le beau, où l’éphémère annonce la fin. Le Festival présentera également le film de Sarah Moon, « Au jardin des Plantes » (2013).
C’est au printemps que Sarah Moon a choisi de présenter «L’arrière-saison», une série de photographies de fleurs et de fruits, entre citations à l’histoire de la peinture et hymne à la nature. En couleurs et en grands formats, dans un traitement à l’effet pictural, avec en embuscade cette phrase de Victor Hugo qu’elle aime à citer «la forme c’est le fond qui remonte à la surface», cette exposition évoque d’emblée la nature morte, les portraits d’Arcimboldo et la beauté mélancolique des fleurs comme des robes, des oiseaux ou des papillons. Les fleurs y sont tout à la fois fragiles, atteintes d’éphémère et pourtant monumentales, par l’effet de leur format ; les fruits, tout à la fois charnus et gourmands, ne laissent aucune place au blanc et par leur agencement, font deviner des visages, à moins que ce ne soient d’étranges oiseaux, fantasmagoriques, inquiétants, même. Ainsi, en tentant d’échapper à l’ordre des choses, Sarah Moon nous entraîne dans son trouble entre le chant des fleurs et le velours des fruits, entre le vibrato des couleurs et l’incertitude des contours, entre ce que l’on reconnaît et ce qui est au-delà des apparences, entre mimesis et symbolique. Comme si le dessein de l’artiste était l’émotion poétique qu’elle a entrevue dans cette hésitation entre beauté et tragique, où l’inquiétant côtoie le beau, où l’éphémère annonce la fin. Le Festival présentera également le film de Sarah Moon, « Au jardin des Plantes » (2013).